Jean-Paul Guichard, Antoine Brunet[1]
Le Kazakhstan est l’un des cinq pays d’Asie centrale à population musulmane qui faisait partie de l’ex-Union Soviétique (les quatre autres pays sont le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Kirghiz-stan, tous trois turcophones, et le Tadjikistan dont la langue est proche du perse). Il est particulier, non seulement parce qu’il est le plus grand et le plus riche d’entre eux, mais aussi et surtout parce que 20 % de sa population est russe et que la langue russe est la principale langue utilisée dans le pays. Cela signale son importance pour la Russie, presque à l’égal des deux autres « Russies » que sont l’Ukraine (la « petite Russie ») et la Biélorussie (la « Russie blanche »). C’est aussi un pays qui a 1500 kilomètres de frontière avec la Chine : cela aussi a son importance. Bref, il s’agit d’un pays riche (au moins par ses ressources naturelles et par la taille des comptes en banque de ses oligarques) qui est situé entre les deux immenses pays qui furent jadis les « phares » du communisme international : l’Union Soviétique, dont la Russie est l’héritière principale, et la Chine (celle de Mao). De nos jours, ces pays baignent dans le capitalisme, parfois le plus « extrême », et sont dotés de régimes autoritaires, certains disent même « totalitaires », pour ce qui concerne la Chine. La situation et le devenir du Kazakhstan doivent être analysés en prenant en considération les stratégies de ses deux très grands voisins.
L’expansionnisme chinois
À la fin des années 1970, à l’instigation de M. Deng Xiaoping et de ses amis, était pris le grand virage capitaliste de la Chine. Depuis, la stratégie imposée à ce pays par l’ « État-Parti » qui le dirige, bien que multiforme, est principalement économique. La Chine développe une stratégie mercantiliste fondée sur deux éléments principaux : la répression du monde du travail et des salaires très bas, d’une part, un ensemble de dispositions protectionnistes, notamment la manipulation du yuan qui est de ce fait très largement sous-évalué, d’autre part ; cela permet aux exportations et aux profits d’atteindre des niveaux record. Le marxisme n’étant plus de saison dans un tel contexte, l’idéologie officielle (qui justifie le système du parti unique) est désormais celle de la « société harmonieuse » inspirée par une référence bien chinoise, celle de Confucius. Toutefois, la reproduction dans le temps d’un système aussi inégalitaire et dur ne peut se suffire d’une idéologie aussi peu mobilisatrice : le nationalisme constitue la solution « classique » et on observe, effectivement, sa montée très nette dans la Chine d’aujourd’hui, une montée suscitée et encouragée par les autorités. La longue marche vers l’hégémonie mondiale, c’est l’objectif assigné au pays par l’État-Parti, ne concerne pas seulement les domaines du commerce, de l’économie et de la monnaie (avec l’objectif que le yuan remplace le dollar comme monnaie du monde ainsi que le souligne M. Hongbing Song, l’auteur à succès de « La guerre des monnaies ») ; elle concerne aussi les domaines militaire, diplomatique, territorial. Le rappel de l’histoire, celle des « traités inégaux » avec de nombreux musées ou expositions qui leur sont consacrés, notamment dans les régions fronta-lières, est là pour souligner que la Chine est injustement traitée, qu’elle n’a pas dans le monde la place qui devrait être la sienne. Toutefois, les revendications territoriales latentes concernant la Mongolie, la Sibérie, l’Extrême-Orient russe et même le Kazakhstan, sont mises en attente : il y a un ordre dans les priorités ! La revendication numéro un est celle de la souveraineté sur l’ensemble des mers de Chine du Sud et de Chine de l’Est, avec les îles Spratley, Paracel et Senkaku : pour cela, la Chine multiplie les incidents militaires, maritimes ou aériens, dans cette zone, principalement avec le Vietnam et le Japon, mais aussi avec la Corée, les Philippines, les États-Unis. L’expansionnisme chinois est principalement orienté vers l’est et le sud-est aujourd’hui. Pour cela, il lui était nécessaire de s’allier, même provisoirement, avec le grand voisin du nord ainsi qu’avec les pays turcophones d’Asie Centrale : aux fins d’avoir leur appui face aux dangers du terrorisme ou du séparatisme au Xinjiang (province turcophone) principalement mais aussi face à l’agitation internationale à propos du Tibet ou bien face aux protestations que suscitent les coups de force chinois en mer de Chine.
Du côté de la Russie, il s’agissait sans doute d’obtenir des appuis sur la question du Caucase[2], d’éliminer la présence américaine en Asie Centrale[3], d’être débarrassé de tout souci de frontière avec le grand voisin pour une période longue, enfin de pouvoir éventuellement bénéficier de la compréhension de celui-ci pour ce qui concerne les rêves de contrôle et d’exploitation des richesses de l’océan Arctique[4]. Sans doute, est-ce sur ce genre d’intérêts croisés que repose le traité de Shanghai qui est donc appelé à durer un certain temps.
Il arrivera bien un moment où les changements dans le peuplement du Xinjiang et celui des provinces de Mongolie intérieure seront suffisamment avancés du point de vue du gouvernement, les migrations intérieures cumulées aboutissant à rendre les Hans largement majoritaires. Il sera alors possible à l’expansion-nisme de Pékin de se manifester dans cette région ; la proie toute désignée sera alors la Mongolie dont la séparation d’avec la Chine est récente : elle ne date que du 1er décembre 1911, le jour où la Mongolie proclama son indépendance à la faveur de la révolution[5] ; on doit noter ici que l’éventuelle demande de rattachement de la Mongolie à la Chine poserait à la Fédération de Russie un double problème : celui de devoir renoncer à un allié traditionnel constituant un glacis entre la Russie et la Chine d’une part, celui de risquer de voir ultérieurement sa souveraineté contestée sur l’oblast de Touva, détaché de la Mongolie en 1921 d’autre part ; une telle revendication de la part de la Chine constituerait pour la Russie une provocation : ce serait la rupture !
Sauf, bien entendu, si de façon très cynique étaient rééditées avec la Mongolie les dispositions secrètes du pacte germano-soviétique de 1939 prévoyant le partage de la Pologne et sa disparition en tant qu’État ; pour qu’une telle hypothèse soit crédible, il faudrait que la Fédération de Russie évolue vers un régime totalitaire ; ce n’est certes pas impossible, toutefois, en dépit du caractère autoritaire du pouvoir en place[6], il semble peu probable que le peuple russe se laisse entraîner dans une telle dérive.
Nous n’en sommes pas là ; les relations sont au beau fixe entre Moscou et Pékin. Normalisées en 1989 par MM. Deng et Gorbatchev, elles se concrétisèrent par une quasi alliance, le traité de Shanghai signé en 1996 par cinq pays : Chine, Russie, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan ; ce traité a pour objet de régler les problèmes de frontières (elles sont désormais « intangibles », comme on a pu le constater récemment à propos de la Crimée) afin de réduire le volume des forces militaires qui y sont stationnées et, surtout, de lutter contre le terrorisme et le « séparatisme », ainsi que de promouvoir la coopération économique. Pour la Chine , occupée par son offensive en mer de Chine (qui n’était pas déclenchée, loin s’en faut, au moment de la signature du traité), il importe d’avoir la tranquillité au nord et à l’ouest, notamment dans sa province turcophone du Xinjiang ; les raisons sont similaires pour la Russie : la tranquillité en Asie, des appuis pour ses difficultés dans la région du Caucase ; pour l’une et l’autre de ces grandes puissances, il importe de lutter contre la présence américaine dans le continent asiatique : dans le Caucase, en Asie centrale. Ces accords, qui se manifestent tout spécialement par une très importante coopération économique entre Russie et Chine, dans de multiples domaines (énergie, aéronautique, extraction de minerais, agro-alimentaire, etc.), peuvent donner l’illusion d’une certaine symétrie. En réalité, il y a un mouvement général de pénétration de la Chine, de ses ressortissants et de ses capitaux, au sein des pays d’Asie centrale et des régions asiatiques de la Fédération de Russie ; cette pénétration se fait par de multiples canaux : immigration (surtout masculine), créations d’entreprises (commerces, services, industries de transformation, bâtiment et génie civil, etc.) avec appel à du personnel chinois, prises de participation ou achats d’entreprises locales ; elle affecte tout particulièrement le Kazakhstan.
La politique russe
La crise récente des relations entre la Russie et l’Occident, à propos de l’Ukraine, suscite des interrogations ; un nouvel impérialisme grand- russe serait-il à l’œuvre qui viserait à vassaliser les pays voisins et, en fin de compte, à reconstituer l’Empire ? La Russie aurait-elle opté, comme conséquence d’une sorte de solidarité entre régimes autoritaires, pour ce qui serait une alliance étroite et à long terme (« stratégique ») avec la Chine ? L’hypothèse qui est faite ici est que la plupart des dirigeants russes d’aujourd’hui sont conscients du danger, pour l’intégrité territoriale de leur pays, que représente à terme l’expansionnisme que le régime actuel de la Chine assigne à celle-ci ; ils n’ont pas oublié les années soixante au cours desquelles il y eut même des affrontements militaires dans la région de l’Oussouri et les revendications territoriales exprimées alors par Pékin qui concernaient des étendues de plusieurs millions de kilomètres carrés ! La quasi alliance conclue avec la Chine aujourd’hui, qui concerne le court et moyen terme bien plus que le long terme, de même que le développement des coopérations économiques avec ce pays pourraient bien constituer, dans une large mesure, une réponse à la politique des pays occidentaux vis-à-vis de la Chine ; l’extension à l’est de l’Union européenne et les projets d’extension de l’OTAN sont vécus en Russie comme la continuation de ce que fut jadis la politique de containment de l’Union soviétique. Pourtant, les russes savent qu’un jour ou l’autre, ils auront besoin de l’appui de l’Europe de l’Ouest, et peut-être même aussi des États-Unis. La Sibérie au sens large (en incluant les provinces d’Extrême- Orient) constitue une énorme partie de ce pays composite qu’est la Fédération de Russie, une région presque vide ayant 4000 kilomètres de frontière avec le pays le plus peuplé de la planète…. Comment la Russie, dont la population déclinait jusqu’à une date récente, notamment en Sibérie, pourrait-elle maintenir sa souveraineté sur cet immense territoire ? Cette question est au cœur des préoccupations de la politique russe : c’est celle des relations avec le grand voisin du sud dont on craint qu’il remette en question les « traités inégaux » jadis conclus avec l’Empire des Tsars. En dépit du traité de Shanghai et des multiples accords économiques, les dirigeants russes se posent la question des moyens de contenir la poussée chinoise en Asie ; l’ « Union eurasiatique » pourrait peut-être constituer le plus important d’entre eux. La mise en chantier de cette « Union eurasiatique » répond à une volonté d’établir une coopération internationale centrée sur la Russie, sans la Chine. Déjà, en 2002, avait été établie l’organisation du traité de sécurité collective signé par huit États de la CEI (Russie, Biélorussie, Kazakhstan, Ouz-békistan, Kirghizstan, Tadji-kistan, Arménie) afin de lutter contre le terrorisme et le séparatisme et de garantir l’intégrité des États ; ces pays sont invités à rejoindre l’Union douanière qui a été constituée entre la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan et qui, à l’horizon 2015, doit se transformer en « Union économique eurasiatique ». La démarche est exactement la même que celle qui fut suivie par les pays de l’Europe occidentale à partir du traité de Rome. Au-delà des objectifs explicites de ce projet, on peut faire l’hypothèse qu’il réponde à trois autres finalités, en constituant, autour de la Russie, un ensemble puissant : (1) à court terme, résister au grignotage de l’environnement proche de la Russie auquel procèdent l’OTAN et l’Union européenne, (2) à plus longue échéance, pouvoir être en mesure de négocier avec l’Union européenne, sur un pied d’égalité, des voies et moyens qui permettraient de développer la coopération et la solidarité des pays de la « Grande Europe » , de l’Atlantique au Pacifique, (3) enfin, de pouvoir faire face , à court et moyen terme, à l’invasion économique (et dans une certaine mesure démographique) chinoise en Asie Centrale déjà largement entamée, notamment au Kazakhstan. La montée en puissance de la Chine est telle qu’une solidarité sans failles de la « Grande Europe » serait indispensable pour organiser, aux côtés de la Russie, une sorte de containment de la Chine. Cela suppose que l’Union européenne adhère à cette démarche et ne cherche pas à dissocier les éléments de cet ensemble en cours de constitution autour de la Russie, ce qui ne semble pas être le cas aujourd’hui ; on le voit, le dossier ukrainien peut avoir une signification géopolitique mondiale ! Si les dirigeants des pays de l’Union européenne avaient l’intelligence de comprendre cela et d’opérer un rapprochement avec la Russie, nul doute que celle-ci serait plus forte en Asie pour défendre son intégrité territoriale et celle de ses voisins, et …. en mer de Chine.
Le Kazakstan
Petit pays par sa population (18 millions d’habitants) mais immense territoire (2,7 millions de km2) aux très grandes richesses naturelles. Le pays est limité à l’est et au sud par les massifs de l’Altaï et des montagnes célestes (Tian Chan) et à l’ouest par la mer Caspienne ; vers le nord et le nord-ouest, il n’y a pas de frontière naturelle avec la Russie : la frontière politique entre les deux pays est très longue, 6800 kilomètres, bien plus qu’avec la Chine (1533 km seulement. Les ressources naturelles sont considérables : immenses terres agricoles ou d’élevage, pétrole, gaz, charbon, fer, manganèse, chrome, potasse ; avec Kaz Atom Prom, le Kazakhstan est numéro un mondial pour l’extraction d’uranium ; il a de plus, dans le domaine de l’énergie atomique, un programme civil très important avec la Russie qui comporte notamment une usine d’enrichissement située prés d’Irkoutsk, à Angarsk. Il faut se souvenir aussi que le cosmodrome de Baïkonour, haut lieu de la conquête de l’espace pour la Russie, est situé en territoire kazakh….. C’est dire que les coopérations avec la Russie sont multiples et importantes, en relation avec la population russe (plus de 20 %) et l’usage prédominant de la langue russe, au moins dans le monde professionnel. Ce n’est évidemment pas un hasard si le Président du Kazakhstan a joué un rôle initiateur et décisif dans le projet d’Union eurasiatique. Du côté du sud, la pénétration chinoise est, en quelque sorte spontanée, mais aussi rapide et imposante, à la mesure de la noria incessante d’énormes camions, entre Almaty et la frontière chinoise, qui déversent dans le pays des biens de consommation produits en Chine dans des quantités toujours plus grandes. Malgré ces importations très importantes, le Kazakhstan, grâce à ses ressources naturelles, a un solde commercial extérieur très largement positif, ce qui lui permet d’avoir de façon récurrente une croissance de son PIB fluctuant entre 7 % et 11 % par an (excepté en 2008 et 2009). Néanmoins, la pénétration des produits chinois continue de se faire de plus en plus pressante, un grave danger pour les industries manufacturières kazakhes, grâce au protectionnisme chinois multiforme, notamment monétaire, et à la main d’œuvre aux salaires très bas ; cette concurrence déloyale des produits fabriqués en Chine risque de s’aggraver avec la mise en place, près de la frontière mais en territoire chinois, d’une « zone franche » à l’intérieur de laquelle les entreprises chinoises exportant vers le Kazakhstan seront exonérées de toutes les charges possibles, ce qui constitue des subventions déguisées de l’État chinois à l’exportation, en dérogation complète des règles de l’OMC ! La pénétration économique se manifeste aussi, et surtout, par des créations d’entreprises chinoises, depuis des commerces individuels jusqu’à de grandes unités de production dans de multiples secteurs d’activité, y compris ceux qui concernent les ressources naturelles, ainsi que l’installation de salariés et d’entrepreneurs dans le pays. Il semble bien qu’une partie non négligeable de l’économie soit désormais dans les mains de capitaux chinois. Tout cela commence à susciter des réactions de rejet ; le projet de cession d’un million d’hectares de terres agricoles destinés à une exploitation par des fermiers chinois déclencha un véritable tollé dans le pays ; les protestataires disaient en substance “il y aura 15 ouvriers chinois par hectare, soit un total de 15 millions d’actifs, bien plus que de Kazakhs…” : le projet fut enterré. L’État a, semble-t-il, perçu le danger que représente pour l’équilibre du pays, ce début de colonisation. Il s’attache à faire en sorte que des capitaux publics puissent contrôler des secteurs et entreprises jugés importants en développant une véritable politique industrielle. Mais même avec celle-ci, la protection du grand voisin du nord, par des partenariats industriels notamment ainsi que la mise en place du marché commun eurasiatique, apparaît comme une nécessité ; toutefois, ce grand voisin, en dépit de toutes ses qualités, est parfois un peu “encombrant” : c’est la raison pour laquelle le Kazakhstan cherche à nouer des partenariats industriels avec de nouveaux partenaires, notamment européens. Un rapprochement de l’Europe de l’Ouest et de la Russie ne pourrait que satisfaire les dirigeants de ce pays.
Notes:
[1] Jean-Paul Guichard est professeur émérite d’économie, Chaire Jean Monnet ad personam de l’Union européenne. Il enseigne à l’Université de Nice Sophia Antipolis et à l’Université du Baïcal à Irkoutsk (Russie) et est membre fondateur de l’association d’économistes CEMAFI International. Il est auteur, avec Antoine Brunet de : La visée hégémonique de la Chine, l’impérialisme économique, L’Harmattan, Paris, 2011.
[2] On pourrait dire que le Caucase, principalement la Tchétchénie, est à la Russie ce que le Xinjiang est à la Chine.
[3] Notamment de la concession d’une partie de l’aéroport de Bishkek (Khirghizstan).
[4] En matière maritime, on pourrait imaginer un deal entre Russes et Chinois : les premiers appuyant les seconds pour la mer de Chine, contre l’appui réciproque concernant l’océan Artique.
[5] La Mongolie actuelle est un vaste territoire peu peuplé (1 557 000 km2 pour 2 750 000 habitants). À partir de son indépendance en 1911, la “Mongolie autonome” est divisée en deux parties : la Mongolie “intérieure”, région autonome chinoise et la Mongolie extérieure, l’actuelle Mongolie pour l’essentiel, perdant tout de même la région de Touva, devenue en 1921 un oblast russe. Face au Japon, la solidarité URSS/Mongolie sera étroite, notamment en 1939. Plus tard, menacée de voir la Mongolie annexer la “Mongolie intérieure” avec l’appui de l’URSS, la République de Chine accepte de reconnaître l’indépendance mongole en octobre 1945. Il en sera de même pour la République Populaire de Chine en 1949.
[6] Ce n’est pas le lieu, ici, d’analyser la nature du pouvoir exécutif existant actuellement en Russie ; toutefois, l’existence des temniki, les directives qu’envoie l’Administration présidentielle aux médias, chaque semaine, constitue un marqueur indiscutable d’autoritarisme dans le système de pouvoir.