Asie centrale, un sujet géopolitique

Isabella Damiani*

 

 167Pourquoi est-il important parler d’Asie centrale avec une lecture géopolitique ? Pour répondre à cette question il faut avant tout se demander ce qu’on entend par Asie centrale et par géopolitique et, à partir de là, tenter de comprendre la représentation contemporaine du territoire en question.

Il est en effet possible d’envisager différentes définitions et interprétations du concept d’Asie centrale, à partir notamment de l’évolution des toponymes qui ont servi à désigner cette région : Turkestan, Tatarie, Transoxanie, Asie moyenne etc. Chacune de ces expressions évoque une représentation particulière de la région à un moment historique, politique ou culturel donné : Tatarie : le territoire des Tatars, expression à connotation péjorative utilisée en Europe jusqu’au XIXème siècle ; Turkestan : la terre des Turcs, datant de la même période et reprise par la toponymie officielle tsariste ; Transoxani: au-delà du fleuve Oxus (l’actuel Amu-Darya), définition géographique qui, avec des variantes linguistiques, fut utilisée par les conquérants persans, grecs et arabes à partir du Vème siècle avant J-C ; Asie moyenne vs. Asie centrale (Srednjaja Azija vs. Central’naja Azija) : deux termes qui ont été au cœur d’un débat important impliquant les géographes du XIXème siècle, mais aussi les gestionnaires russes post-impériaux. Avec ces deux dernières expressions, on perd toute référence ethnoculturelle du territoire comme dans Turkestan ou Tatarie, mais on adopte le concept d’un toponyme fédérateur entre populations turco-nomades d’origine nomade (qui seront représentées par les nations soviétiques majoritaires des Kazakhs, Kirghizes, Turkmènes et Ouzbeks) et l’héritage persan de culture sédentaire, représenté officiellement par la population Tadjike. Asie moyenne prendra une connotation plutôt politique, désignant un territoire du milieu, entre l’Europe et la Chine, ou entre la Russie et l’Inde ; Asie centrale, concept avec à l’origine une évocation exclusivement géographique puisque désignant le centre de l’Asie, ne sera quant à lui pas très utilisé pendant l’époque soviétique, mais plutôt à partir de l’époque post-soviétique, avec une connotation contemporaine bien plus riche et complexe, que nous approfondirons plus tard. Chaque époque a défini ce territoire et il l’a dénommé de la manière la plus appropriée à son langage et à sa culture[2].

Cependant il n’y a pas eu que les pouvoirs à définir l’espace en question. Le savoir et ses différentes disciplines ont donné leur définition et leur point de vue, ou mieux encore, leur point de regard. L’histoire a tendance à limiter l’Asie centrale à ce territoire ayant connu un même destin dans un passé commun, assez récent, comme la colonisation russe et la période soviétique qui l’a suivie : l’ensemble formé par le Kazakhstan, le Kirghizstan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Turkménistan. Pour l’anthropologie, l’Asie centrale est caractérisée par les similitudes entre les traditions, les coutumes ou la langue (par exemple la tradition nomade au Kazakhstan, en Mongolie ou dans certaines républiques de la Fédération russe), et ces éléments sont beaucoup plus marquants que les délimitations politiques ou géographiques qui traversent leurs territoires[3].

Chacun a donc son aperçu d’Asie centrale, mais il ne faut pas oublier que nous parlons de territoires, et définir les limites physiques de l’espace en question nous aidera à trouver notre définition et à comprendre pourquoi il est important parler d’Asie centrale au prisme de la géopolitique. Prenons cette définition : l’Asie centrale est une partie de territoire du continent asiatique qui s’étend entre la mer Caspienne et le désert du Taklamakan, et entre la limite sud de la taïga sibérienne et les grandes chaînes de montagne méridionales qui forment une frontière avec le monde indien[4]. Cette délimitation territoriale pose des bornes non seulement selon des éléments géographiques, comme une chaîne de montagnes ou la mer Caspienne, mais aussi suivant des éléments culturels, car la frontière orientale de cette définition passe entre le monde turco-musulman du Xinjiang chinois et la Chine proprement dite.

Revenons à la discipline en question, la géopolitique. En tant que branche de la géographie, la géopolitique, suite à un passé instrumentalisé par les idéologies, a connu une renaissance et retrouvé une légitimité scientifique après la Seconde Guerre mondiale avec le développement de la géopolitique critique. Les tenants de cette nouvelle géopolitique – Gerard Ó Tuathail, John Agnew ou Yves Lacoste – avec différentes approches et écoles de pensée, sont tous d’accord sur un nouveau rôle et des nouveaux acteurs pour cette discipline. Contrairement à la geopolitik allemande de la fin du XIXème siècle – représentée par Friedrich Ratzel, Rudolf Kjellén ou Karl Haushofer – qui avait été fixée comme une analyse de l’espace politique destinée à être considérée comme une propagande nationaliste avec un acteur exclusif, l’État-nation, la géopolitique critique non seulement considère l’étude du territoire politique de manière neutre et super partes, mais permet aussi une analyse non exclusivement concentrée autour de la rivalité de pouvoir entre États-nation, mais aussi à travers l’étude d’autres types d’acteurs. La nouvelle analyse du territoire s’enrichit donc avec de nouveaux éléments, par exemple la branche dite popular geopolitics, qui examine le rôle des médias ou encore avec Lacoste qui considère un parti politique ou un mouvement indépendantiste comme un acteur géopolitique au même niveau que l’État-nation[5].

Ainsi, la discipline géopolitique d’aujourd’hui analyse un territoire qui n’est pas simplement politique, mais aussi culturel, économique, stratégique, mondialisé ; tous ces facteurs influencent l’analyse et permettent de bien comprendre et interpréter le territoire en question.

Mais revenons à l’Asie centrale. Cette dernière définition, comme nous l’avons déjà dit, a sans doute garanti une fonction fédératrice sur un territoire ayant assumé certaines limites spatiales sans avoir d’uniformité ethnoculturelle[6].

Donc Asie centrale veut dire un territoire davantage septentrional, habité principalement par des populations plutôt sécularisées, d’origine nomade et de langues turciques, concentrées dans les zones désertiques, steppiques et de montagnes ; mais Asie centrale veut dire aussi un territoire méridional fertile, riche en cours d’eau, d’oasis et de centres urbains considérés comme d’importants carrefours commerciaux et lieux du culte musulman[7], habités principalement par des populations sédentaires de langue persane.

Les structures politiques actuelles créées au début de l’époque soviétique avaient pour objectif de suivre les clivages géoculturels de la région du Turkestan : le Kazakhstan – appelé Kirghizstan dans les premières années soviétiques – était l’État des populations turciques des steppes du nord ; l’actuel Kirghizstan – ex-oblast autonome kara-kirghiz – était l’État des nomades turcophones des montagnes ; le Turkménistan, l’État des populations turciques nomades des déserts du sud-ouest ; le Tadjikistan, l’État qui devait représenter la population sédentaire de langue et culture persane dans le sud de la région.

Une analyse à part doit être faite pour la république d’Ouzbékistan, la plus peuplée de la région, qui a assumé presque dès sa création un rôle majeur en Asie centrale. Cœur géopolitique de la région, l’Ouzbékistan est le seul des pays en question à partager ses frontières avec toutes les autres républiques, même avec l’Afghanistan, dont le territoire septentrional – comme d’ailleurs le Xinjiang chinois – est considéré comme faisant partie du monde centrasiatique. De plus, non seulement nous pouvons retrouver chez la population de la république d’Ouzbékistan toute la variété ethnoculturelle de la région, mais même sa population majoritaire, les Ouzbeks, en tant que communauté de langue turcique d’origine nomade, mais sédentarisée et fortement influencée par la culture islamo-persane, est le résultat d’un important mélange ethnoculturel qui s’est justement produit dans le cœur de la région centrasiatique[8].

Dès leur création, ces structures politiques ont connu des dynamiques géopolitiques assez différentes. La proximité culturelle et l’unité administrative de la période pré-soviétique, à partir des années 1920, ont laissé la place à des structures étatiques constituées sur des bases nationales. Cette gestion du territoire venait de s’imposer en Europe et, dans l’élan des révolutions bolcheviques et de la création de la république laïque modèle de Turquie, était envisagée pour la nouvelle entité soviétique, et donc aussi pour ses territoires centrasiatiques. Avec le temps, et plus encore avec l’indépendance, les républiques soviétiques ont commencé à prendre des chemins toujours plus hétérogènes et à se différencier les unes des autres, en mettant toujours plus en avant leur particularité nationale née à partir de rôles sociaux : nomades, sédentaires, citadins etc…, plutôt qu’une collectivité régionaliste centrasiatique[9].

Dès la chute de l’URSS, Kazakhstan et Ouzbékistan ont montré leur envie de s’imposer en tant que leader régional. L’Ouzbékistan, à cause de sa position, ne peut pas s’empêcher d’envisager une géopolitique externe liée à l’ensemble centrasiatique, comme par exemple l’importance de l’enjeu avec le Tadjikistan et le Kirghizstan, dépendants du gaz naturel ouzbékistanais – même si actuellement le problème principal de Tachkent est de préserver la stabilité interne malgré les rivalités familiales, les problèmes de santé du président Karimov et l’inévitable et imminente transition du pouvoir[10]. Cependant, le Kazakhstan a commencé lentement à se détacher de ses ambitions régionalistes, préférant une voie avec une portée plus large, et se positionnant, au niveau international, en tant que pays émergent, puissance énergétique, membre actif de l’Union Eurasiatique, donc proche de l’espace post-soviétique notamment de la Russie[11]. Toutefois, cette politique est exercée tout en gardant sa nouvelle identité nationale indépendante, et en entretenant une certaine proximité de l’Europe et du monde occidental au point de vouloir enlever le régime de visa pour les citoyens de nombreux pays de l’Union européenne et des États-Unis – une première dans le monde post-soviétique[12].

Le Turkménistan, qui a déclaré sa neutralité permanente au sein des Nations-unies dès 1995, manifestait, à travers son ancien président Niyazov, l’autoritaire Turkmenbachi (chef des Turkmènes), non seulement une forte volonté d’isolationniste international envers la Russie, les voisins centrasiatiques et les pays occidentaux,  mais aussi un désir d’indépendance totale dans la gestion de ses ressources, alors que le pays est la quatrième réserve mondiale de gaz naturel. Avec l’arrivée en 2006 du nouveau président, Berdimuhamedov, de nombreuses réformes internes ont été proposées ou relancées, en interne avec l’autorisation du multipartisme, le relâchement de la censure et l’ouverture croissante au tourisme occidental, ainsi qu’à l’externe, à travers notamment différents projets de coopération régionale avec les centrasiatiques, la Chine, l’Afghanistan, l’Inde et le Pakistan[13].

Malgré leurs difficultés économiques et énergétiques, Kirghizstan et Tadjikistan, les deux petits pays montagnards aux ressources territoriales très limitées, envisagent des projets d’exploitation de leur potentiel hydroélectrique, financés par la Banque mondiale et par le puissant voisin chinois. Mais les rivalités de pouvoir internes continuent à bouleverser les deux petites structures étatiques. Si du côté kirghizstanais, la transformation en république parlementaire – une grande première dans l’Asie centrale post-soviétique – n’a guère mis fin aux conflits entre le nord du pays laïque, industrialisé et mondialisé, et le sud traditionnel, religieux et plutôt agricole, du côté du pays persanophone, l’opposition entre le fort pouvoir présidentiel et les composantes locales, plus ou moins violentes, continuent à affaiblir la cohésion du pays qui a déjà connu une longue guerre civile immédiatement après son indépendance[14].

Les cinq Stans, que l’on identifie couramment à l’Asie centrale, à partir des indépendances à la fin de 1991, ont entrepris des évolutions géopolitiques internes et externes toujours plus différentes, tout en gardant de réelles similarités, comme par exemple une certaine forme autoritaire du pouvoir, de style soviétique.

Vu donc les différences géo-culturelles d’origine – la séparation nord-sud entre monde nomade turcophone et monde persan sédentaire – et les différentiations nationales contemporaines, peut-on donc continuer à parler d’Asie centrale ? Existe-t-elle encore ? Et si oui, serait-il peut-être plus correct de parler d’Asies centrales ?

Nonobstant l’éloignement toujours plus important entre les nouvelles entités politiques de la région, parler d’Asie centrale reste d’actualité, et, à une échelle régionale, cette définition permet une analyse encore tout à fait pertinente, riche en valeur et signification.

Malgré les différences, les républiques post-soviétiques sont reliées au concept d’Asie centrale. Elles en partagent les différents héritages historiques, même si aujourd’hui ces éléments culturels ont été transformés en particularités nationales : des invasions turco-mongoles et de l’islamisation, en passant par les Khanats de l’époque pré-russe comparables à des formes de despotisme oriental, jusqu’à la colonisation russe, impériale et soviétique. Les langues, différenciées au début de l’indépendance grâce à des alphabets cyrilliques nationaux, demeurent un élément de proximité culturelle très forte entre les différents pays, non seulement entre les idiomes turcophones, mais aussi avec la langue considérée comme persanophone, le tadjik, en réalité assez mélangé avec les voisins turciques. Un rôle linguistique et culturel majeur est toujours exercé par la langue russe qui, malgré sa lente disparition notamment dans les campagnes, représente encore la lingua franca non seulement de l’espace centrasiatique, mais de l’espace post-soviétique dans sa totalité.

L’Asie centrale reste enfin telle aussi du fait des nombreux conflits associés aux enjeux qui relient indiscutablement les différentes républiques de la région, comme les disputes frontalières.

Héritage d’une division territoriale du Turkestan russe méticuleuse et arbitraire au début de l’époque soviétique, les conflits frontaliers sont encore à l’ordre du jour dans l’espace centrasiatique : entre Ouzbékistan, Kirghizstan et Tadjikistan pour le partage du riche territoire de la vallée du Ferghana, ou entre Ouzbékistan et Turkménistan pour l’exploitation de l’Amou-Daria, le principal fleuve de la région. Ces disputes le long de frontières qui ne suivent ni clivages géographiques ni divisions culturelles sont donc étroitement liées aux conflits de partage de ressources : énergétiques, foncières et surtout hydriques[15]. Les pays d’Asie centrale considérés comme des puissances énergétiques sont le Turkménistan et le Kazakhstan, tandis que le Tadjikistan et le Kirghizstan sont vus comme des puissances hydriques. L’Ouzbékistan fait là encore exception de part sa disposition au centre de l’Asie centrale, qui lui confère un territoire riche en hydrocarbures dans sa moitié occidentale, fertile et productif dans sa moitié orientale. Les différentes caractéristiques territoriales créent des dépendances ré-ciproques inévitables entre les pays pouvant amener à de longs conflits ou à une coopération souvent à contrecœur.

Nous pouvons donc confirmer l’hypothèse selon laquelle que le concept d’Asie centrale continue encore d’exister avec une pertinence certaine. L’Asie centrale, en tant que sujet géopolitique, naît de la rivalité/complémentarité entre un monde de culture nomade turcophone et un monde sédentaire persanophone. C’est justement le mélange des deux composantes qui crée l’Asie centrale, au singulier, et c’est justement notre discipline, la géopolitique, une analyse politique, culturelle, économique et historique du territoire, qui continue de donner sa pertinence au concept d’Asie centrale, et qui nous permet d’alimenter la représentation régionale de cet espace eurasiatique si hétérogène mais en même temps si harmonieux.

Notes:

[1] Géographe à l’université de Versailles -Saint Quentin en Yvelines, CEMOTEV (EA 4457 UVSQ).

[2] Pour approfondir sur la question : Svetlana Goršenina, L’invention de l’Asie centrale. Histoire du concept de la Tartarie à l’Eurasie, Collection : Rayon Histoire, Droz, Genève, 2014 ; Isabella Damiani, Géopolitique de l’Asie centrale, PUF, Paris, 2013 ; Svetlana Goršenina, Asie centrale. l’invention des frontières et l’héritage russo-soviétique, CNRS Éditions, Paris, 2012 ; Mohammad-Reza Djalili, Thierry Kellner, Géopolitique de la nouvelle Asie centrale, PUF, Paris, 2003.

[3] Carole Ferret, Une civilisation du cheval. Les usages de l’équidé de la steppe à la taïga, Belin, Paris, 2009.

[4] Isabella Damiani, op. cit. 2013.

[5] Sur ces auteurs : John Agnew, Making political geography, Arnold, Londres, 2002 ; Gerard Ó Tuathail, Critical Geopolitics : The Politics of Writing Global Space, London, Routledge, Londres, 1996 ; Yves Lacoste, Dictionnaire de géopolitique, Flammarion, Paris, 1995 ; Friedrich Ratzel, Géographie politique, Éditions régionales européennes et Economica, Paris, 1988 ; Karl Haushofer, Weltpolitik von heute, Zeitgeschichte, Berlin, 1934 ; Rudolf Kjellen, Stormakterna (trad. Les grandes puissances), Stockholm, 1905.

[6] Svetlana Goršenina, op. cit., 2014.

[7] Les villes de Samarcande et Boukhara étaient d’importants centres commerciaux sur la Route de la Soie, mais aussi des centres religieux, avec par exemple à Boukhara le mausolée de Bahaouddin Naqshbandi, fondateur de la confrérie soufie Naqshbandiyya, considéré comme l’un des endroits les plus sacrés du monde musulman.

[8] Isabella Damiani, op. cit. 2013.

[9] Arne Haugen, The Etablishment of National Republics in Soviet Central Asia, Palgrave Macmillan, New York, 2003.

[10] Sur la santé du président Karimov il y a eu notamment des déclarations du parti d’opposition en exil, le People’s Movement of Uzbekistan (PMU).

[11] Isabella Damiani, Ibid. 2013.

[12] Agence Francekoul, 2014, Le Kazakhstan veut abolir ses visas pour dix pays, sur le site : http://francekoul.com/articles/le-kazakhstan-veut-abolir-ses-visas-pour-dix-pays-2

[13] Régis Genté, 2014, What will 2014 be like for Turkmenistan? Four experts’ view on regional geopolitics, sur le site : http://www.chrono-tm.org/en/2014/02/what-will-2014-be-like-for-turkmenistan-four-experts-view-on-regional-geopolitics/

[14] Isabella Damiani, op. cit. 2013.

[15] Pour approfondir sur la question frontalière en Asie centrale: Madeleine Reeves Border work. Spatial lives of the state in rural central asia, Cornell University Press, London, 2014 ; Isabella Damiani, “Ferghana: les étapes d’une materialisation frontaliere entre intention et réalité”, L’espace politique, 20, 2013-2, 2013 ; Isabella Damiani « Ferghana : la création de frontières, source de conflits », in Béatrice Giblin (sous la dir.), Les Conflits dans le monde. Approche géopolitique, Armand Colin, Paris, 2011 ;  Asal Khamraeva-Aubert, La Construction des frontières en Asie centrale soviétique : limitations nationales et logiques économiques, mémoire de DEA en histoire, EHESS, 2006 ; Francine Hirsh, Empire of Nations, Cornell University Press, Ithaca, 2005 ; Arslan Koichiev, « Ethno-territorial claims in the Ferghana Valley during the process of national delimitation, 1924-1927 », in Tom Everett-Hearth (ed.), Central Asia, Aspects of transition, RoutledgeCurzon, Londres, 2003 ; Julien Thorez, « Enclaves et enclavement dans le Ferghana post-soviétique », CEMOTI, n° 35, 2003 ; E.Gonon, F. Lasserre, 2003, “Une critique de la notion de frontières artificielles à travers le cas de l’Asie centrale”, in Cahiers de géographie du Québec, vol. 47, n°132, 2003 ; Nick Megoran, The Borders of Eternal Friendship ? The Politics and Pain of Nationalism and Identity Along the Uzbekistan-Kyrgyzstan Ferghana Valley Boundary, 1999-2000, thèse de doctorat en géographie, Sidney Sussex College, Cambridge, 2002.