Antonio Velardi*
Du 1er au 3 Novembre 2004 s’est tenue en Thaïlande, à Bangkok, la troisième Conférence internationale annuelle de PEKEA[1] ; elle a été hébergée par l’ESCAP[2] et la Dhurakijpundit University. Le colloque a vu plusieurs interventions d’universitaires et de militants centrées sur le thème « Quel futur commun possible ? », un des quatre axes sur lesquels la réflexion de PEKEA se développe[3].
Dans les trois réunions plénières du premier jour, les idées générales de la conférence ont été présentées.
La première session a cherché à décrire « Un but pour notre futur », qui a été trouvé dans la « Fraternité dans un contexte pluri-culturel ».
Pierre Nze-Nguema, sociologue gabonais, analyse d’une façon approfondie le concept de fraternité. Il dépasse l’apparente dichotomie entre fraternité / communauté d’un côté et civilisation / société de l’autre en projetant de construire la fraternité au sein d’une civilisation non plus de l’avoir mais de l’être et dont le protagoniste sera “l’Homo homini salus”. Cette civilisation fraternelle planétaire, appelée le “Scénario de la colombe”, remplacera les rapports de forces actuels, aura pour objectif global la réalisation du bien-être de l’humanité et reposera sur le postulat que « la quête d’humanité dans un contexte de productivité économique maîtrisée permet une meilleure satisfaction des besoins des populations ». Ce scénario, fondé sur l’harmonie entre la rationalité économique du Nord et la rationalité relationnelle du Sud, est la même que celle des alter-mondialistes et pour se réaliser requiert une révolution intérieure contre nos préjugés eux-mêmes.
Le respect mutuel des cultures, nécessaire pour construire cette utopie positive, est possible malgré leur diversité. L’anthropologue japonais Yoshihito Shimada affirme que la diversification est une caractéristique essentielle de l’homme qui a lui permis dans l’histoire de s’adapter aux environnements différents. L’intégration a commencé, il y a quelques milliers d’années, à l’échelle locale à travers la civilisation et après à une échelle planétaire qui s’étend dès la découverte du Nouveau Monde et qui, aujourd’hui, est appelée globalisation. Afin que la globalisation soit une occasion pour l’intégration des peuples il faut rejeter la notion d’humanisme homogène universel, typique des Etats occidentaux, en faveur d’un humanisme hétérogène intégrant, qui considère la diversité des autres comme une richesse pour nous.
Une voie concrète pour réaliser cette fraternité consiste dans la réforme de l’Organisation des Nations-Unies. La proposition de l’ambassadeur du Pérou aux Nations-Unies, Osvaldo de Rivero, absent de la conférence et présentée par Yves Berthelot, président de PEKEA, a suscité un débat sur plusieurs points : de Rivero ne fait aucune référence au plan de réforme proposé par Boutros Boutros-Ghali ; il propose l’action militaire pour parvenir à la paix, méthode non cohérente avec la philosophie de PEKEA et, enfin, il conseille la coopération avec les entreprises transnationales pour résoudre les problèmes socio-économiques des pays en voie de développement. Sa proposition d’étendre la représentation dans les instances des Nations-Unies aux entreprises transnationales et à la société civile pour mieux aborder les problèmes écologiques et économiques est étonnante.
Le futur qu’on veut construire est « Un futur pour et par tout le monde » : la deuxième session a présenté des expériences qui cherchent à donner l’espoir dans le futur aux peuples qui ne l’ont pas.
Le sociologue Juan Soto Godoy analyse l’état de la démocratie en Amérique latine en général en citant comme exemple son pays, le Chili. Dans les pays sud-américains, déjà héritiers d’un modèle économique imposé par les puissances coloniales, la globalisation néo-libérale produit l’exclusion au niveau international — souveraineté en matière de politique économique de plus en plus limitée — et au niveau intérieur — montée des inégalités. La politique aussi produit de l’exclusion : il s’agit d’une démocratie formelle caractérisée par une forte centralisation politico-administrative où les décisions sont prises par une élite contrainte par les facteurs externes — par exemple le Fonds monétaire international —- ainsi que par les secteurs entrepreneuriaux internes. Cette situation entraîne une démotivation et une frustration des citoyens qui s’éloignent de la vie politique. Pour résoudre ce problème il faut décentraliser les décisions aux niveaux local et régional pour favoriser la participation dans une démocratie réelle.
Le militant indien Rajgopal Putan Veetil parle de l’engagement d’Ekta Parishad, une organisation sociale de masse, guidée par le principe ghandien d’action non violente, qui tente d’aider les personnes à acquérir le contrôle des ressources essentielles comme la terre, l’eau, les forêts. Son but est de donner le pouvoir aux pauvres et les mettre en réseau pour qu’ils aient la chance de participer à la construction de leur futur.
Ensuite ont été confrontées deux visions du commerce équitable, celle des importateurs du Nord — qui demande un changement politique radical — et celle des producteurs du Sud — qui demande l’accès au libre marché.
D’un côté, Anne-Françoise Taisne, militante de l’association importatrice française “Artisans du Monde’’, décrit le commerce équitable, une initiative qui fait partie de l’Economie Solidaire — qui met l’homme au centre de l’économie, pas le profit — et qui agit depuis 40 ans pour rendre justes les règles du commerce international. En particulier, elle insiste sur la nécessité de changer le mode de production, pour assurer un prix juste aux producteurs, et le mode de consommation, à travers la distribution de proximité, la prise en compte des coûts sociaux et environnementaux et l’information sur l’histoire des produits. Le commerce équitable n’est pas contre le commerce international s’il ne porte pas préjudice à l’économie locale, par contre il refuse l’économie libérale en proposant des prix justes et des mécanismes de régulation du marché. Aujourd’hui le commerce équitable a besoin de renforcer ses alliances avec les autres acteurs de la société civile et d’éviter les risques de s’enfermer dans une niche, de faire oublier l’importance du rôle de l’Etat comme fournisseur des services publics, d’aller vers un nivellement vers le bas de ses critères.
De l’autre côté, Stephen Salmon, représentant de l’association productrice thaïlandaise Thaï Craft, exprime une conception du commerce équitable qui est fondée non seulement sur le prix équitable et les règles commerciales plus justes mais également et essentiellement sur le renforcement du pouvoir des pauvres, en leur fournissant la “professionnalité” nécessaire pour être compétitifs dans notre monde de plus en plus commercial. Donc Salmon est plus enclin à adapter le commerce équitable aux règles actuelles du commerce international, par exemple en vendant les produits dans les grandes surfaces du Nord ; les producteurs du Sud ont besoin d’un marché libre autant qu’équitable. Cette position, fréquente dans le Sud, dérive de la nécessité contingente d’assurer des débouchés aux produits et donc de recevoir une rémunération pour vivre. Il s’agit donc d’une approche très concrète conditionnée par le strict besoin de se procurer de quoi vivre dans des pays où il y a plus d’incertitude dans la vie que dans le Nord.
La troisième session, intitulée « Une voie totalement responsable pour créer notre futur », a analysé le rôle joué par le management et les entreprises dans la construction de notre futur.
L’intervention du sociologue Omar Aktouf a été centrée sur la critique de la pensée économique managériale, couramment dominante dans les écoles de commerce et dans l’économie appliquée, en déconstruisant la théorie de la “stratégie managériale’’ de Michael Porter ou “porterisme”. Le management est la main armée du néo-libéralisme, une description de l’économie pour les riches qui ne doit pas être confondue avec le libéralisme et qui vise à augmenter indéfiniment le profit. Porter dépeint la société comme une compétition imprégnée par l’individualisme. Il est aux antipodes d’Aristote : celui-ci décrit l’économie en tant que oikos-nomia, c’est-à-dire la “norme” — vomos — pour assurer le bien-être de l’oikos, la maison-communauté ; au contraire Porter est bien représenté par la krematistik autrement dit la recherche, où mieux l’accumulation — atos — de monnaie — krema.
Une voie différente de celle proposée par Porter est abordée par les économistes du business Philippe Daudi et Heike Nolte qui analysent l’importance de la Responsabilité Sociale d’Entreprise, concept de plus en plus important pour l’opinion publique, les gouvernements et les entreprises. « La Responsabilité Sociale d’Entreprise requiert la conduite d’un business qui est économiquement profitable, respectueuse des lois, socialement et éthiquement responsable » (Carroll). Ce concept peut être interprété par différentes théories. Par exemple, du point de vue de la Stakeholder theory, l’entreprise doit prendre en compte non seulement les intérêts de ses actionnaires mais aussi de toutes les personnes qui reçoivent des bénéfices ou supportent des coûts provoqués par son action. Du point de vue de “l’équité associée à la justice” (John Rawls), l’entreprise responsable doit se comporter “raisonnablement” c’est-à-dire en honorant les principes d’équité, même si c’est contre ses intérêts, mais non “rationnellement”, c’est-à-dire en étant prête à violer ces principes pour obtenir des avantages, si elle en a l’occasion. Daudi conclut en affirmant que les codes de conduite ne sont pas suffisants pour rendre effective la Responsabilité Sociale d’Entreprise.
L’économiste Alfredo Delgado Guzman évoque la situation du Mexique où les changements dans le management des entreprises ont cherché à assurer les droits de la minorité d’actionnaires qui investissent dans le pays sans s’intéresser à la responsabilité sociale d’entreprise envers les communautés et les sociétés où elles sont placées. Des règles nationales et internationales sur le travail et l’environnement sont nécessaires pour protéger les intérêts supérieurs de la Société et limiter la soif de profit de la minorité des actionnaires.
Arun Raste, militant indien, démontre l’importance qu’ont les PME (petites et moyennes entreprises) en ce qui concerne l’application de la Responsabilité Sociale d’Entreprise : elles représentent au moins trois quarts des entreprises dans la plupart des Pays et, contrairement aux entreprises multinationales, elles sont proches des communautés locales ; par conséquent, elles peuvent mieux interagir avec elles. Raste affirme de plus que le commerce équitable représente un modèle pour les PME pour réaliser la Responsabilité Sociale d’Entreprise.
Enfin, l’économiste chinoise Wang Wei décrit la naissance et l’évolution du mouvement international pour la réforme de la “direction des entreprises” (“corporate governance”) et son développement en Chine ; elle affirme que, dans ce domaine, il n’existe pas de principes universels, mais des routes différentes dépendant de la diversité du monde. Elle propose trois ingrédients, pour reconquérir la confiance de la Société envers les entreprises, perdue en raison des récents scandales financiers : moins de produits pour respecter l’environnement, une vie simple qui cultive la dimension spirituelle de l’homme et l’introduction de l’éthique dans l’économie.
Pendant le deuxième jour ont eu lieu dix ateliers où des aspects plus approfondis et spécifiques ont été examinés :
– l’accès pour tous aux services de base et l’accès des paysans à la terre : en particulier a été évoquée la discussion en cours aux Nations Unies sur ces sujets ainsi que sur le problème de l’eau ;
– les citoyens et la société civile ;
– études économiques : un nouveau curriculum / Programme international d’échange de PEKEA : l’éventualité de créer un manuel d’économie cohérent avec les idées de PEKEA a été évoquée ;
– entreprise : responsabilité / formes de pro-priété ; les effets négatifs provoqués par un mauvais management tant sur les conditions de travail que sur la Société dans son ensemble ont été soulignés ;
– commerce équitable / échange et coopération entre les groupes (communautés – régions – nations) ;
– plans sociétaux et productifs aux différents niveaux : l’importance de l’innovation et de l’éducation pour construire notre futur a été discutée ;
– valeur sociétale / économie morale / économie solidaire / soutenabilité ;
– travail et valeur / relations de travail ;
– économie thaïlandaise et grille d’analyse de PEKEA : la nécessité d’une réforme du système éducatif a encore été soulignée.
Trois points qui attirent particulièrement l’attention, ont été discutés, dans quatre ateliers.
L’atelier intitulé : Commerce équitable a concerné surtout le “commerce de proximité”.
Gilles Maréchal, militant de FRCivam[4] de Bretagne, compare deux types d’agriculture : d’un côté celle imposée après la 2ème guerre mondiale — “l’agriculture normée” — telle qu’elle est définie par le syndicat agricole majoritaire, c’est-à-dire caractérisé par une stricte standardisation des techniques productives utilisées, par les critères économiques d’évaluation adoptés et par le paradigme social de la famille et de la culture ; de l’autre coté, celle revendiquée de plus en plus par les paysans d’aujourd’hui, c’est-à-dire une “agriculture innovante” et insérée localement, qui se caractérise par une plus grande créativité et autonomie dans les décisions, une coopération réelle entre les agriculteurs et une plus grande attention aux conditions micro-locales (par ex. agriculture biologique et élevage non industriel).
Hiroko Amemiya, ethnologue japonaise, présente un projet de recherche qui vise à analyser comparativement la Bretagne et le Japon en ce qui concerne les interactions ville-campagne à travers les réseaux de ventes directes pour les produits locaux de l’agriculture et de l’élevage. Le but de l’étude est de comprendre, grâce à l’expérience du système japonais de ventes directes “Teikei”, comment promouvoir un développement humain durable dans la région de Bretagne qui était florissante dans le passé grâce à l’agriculture et à la pêche, et qui, actuellement, souffre d’une récession economique — perte d’emplois, dépeuplement, pollution. Le Teikei est fondé sur la consommation des produits locaux, la coopération entre producteurs et consommateurs ainsi qu’entre les producteurs eux-mêmes ainsi que sur l’agriculture biologique ; son succès dépend aussi de la volonté du gouvernement local et du système éducatif.
Enfin, le sociologue japonais Hitoshi Yakushin explique l’effet destructeur de l’avènement de la société de consommation sur le commerce local ou de proximité. Il le démontre en racontant l’histoire du marché de Sekime, un quartier d’Osaka. Ce marché, fait de petits magasins, né après la seconde guerre mondiale, a prospéré jusqu’aux années 60. Dans les années 70, la stagnation a commencé ; elle est devenue récession, dans les années 90, provoquée non seulement par la concurrence sur les prix et la qualité des grandes surfaces apparues dans les années 80 à Sekime, mais aussi par le changement, ou mieux, l’américanisation des styles de vie. La disparition des magasins locaux entraîne la réduction d’un support fondamental pour la vie sociale.
L’atelier sur Travail et valeur a vu deux interventions.
D’abord Lilia Constabile, économiste italienne, analyse la relation de travail, décrite par Mohamed Yunus, fondateur de la Grameen Bank, entre une travailleuse — Sufya — qui n’a pas accès aux moyens financiers pour être autonome, et un marchand-employeur qui exploite cette situation en lui apportant les matières premières pour fabriquer le produit qu’il lui achètera en la payant au minimum de subsistance, de façon à ce qu’elle ne puisse pas sortir de cette dépendance. L. Constabile affirme que cette situation est acceptée par les approches conventionaliste et libertarianiste ; l’approche welfariste requiert des réformes économiques, mais elle ne peut pas garantir la sortie de la pauvreté. Par contre, l’approche des “capacités” (“Capabilities”), proposée par Amartya Sen, qui prend en compte non seulement l’accomplissement de la personne mais aussi ses opportunités de choisir, donc sa liberté, permet à Sufya de sortir de cette relation et entraîne une redistribution de ressources dans la Société. Le système de micro-crédit initié par Muhammad Yunus, inspiré de l’approche des “capacités”, prête l’argent aux pauvres-producteurs et par conséquent leur donne l’autonomie et le contrôle de leurs moyens de subsistance.
L’économiste du management Toni Ivergard traite le rôle que l’Economie sociale — qui ne correspond ni au secteur public, ni au secteur privé orienté vers le profit, mais à celui des organisations à but non lucratif — peut jouer dans la création de nouveaux emplois, ce qui, d’un côté donne du travail aux personnes et, de l’autre, leur permet de réaliser une meilleure intégration sociale. Cette économie sociale prend donc en compte les valeurs sociales et humaines. En particulier l’intervenant analyse les coopératives crées au Jamtland, en Suède, et met en évidence la difficulté de mise en œuvre que ces projets rencontrent, surtout parce qu’il s’agit d’une initiative du gouvernement central visant à mettre en place des organisations locales qui ont leur autonomie de gestion.
Les sujets : Valeur sociétale / Economie morale / Economie solidaire / Soutenabilité ont été abordés dans deux séminaires. Le premier a analysé les actuelles relations internationales de pouvoir et l’autre le rapport éthique-économie.
Dans le premier, se sont confrontées deux visions de l’ordre international : l’une, soutenue par Rajani Kanth, fondée sur trois puissances mondiales — Etats-Unis, Union Européenne et Chine— ; l’autre, soutenue par Juan Carlos Martinez Coll, basée sur la superpuissance américaine.
L’économiste J. C. Martinez Coll analyse les coûts de la guerre en Irak, conduite d’une façon unilatérale par les Etats-Unis et ses alliés, en se demandant s’il est possible de mesurer aussi les bénéfices et surtout de désigner les bénéficiaires. Il conclut que c’est notre tâche de découvrir des voies alternatives à la guerre pour atteindre la paix et la sécurité.
Dans la perspective de l’économiste américain R. Kanth, notre monde est caractérisé par l’avidité des entreprises transnationales et par l’émergence d’un ordre mondial trilatéral (Etats-Unis / Union Européenne / Chine) : cette situation, potentiellement très dangereuse, est contrebalancée par la montée d’un mouvement global qui critique le “matérialisme européen moderniste” en lui opposant une “mentalité traditionnelle et collective”.
En passant au deuxième atelier sur les valeurs dans l’économie, l’économiste française Marie-Noëlle Jubenot, après avoir démontré que la théorie économique standard n’a pas pris en compte les problèmes de l’éthique, présente l’approche de Amartya Sen, qui réfléchit aux buts de l’économie et pas seulement aux moyens. Sa théorie des “capacités” est capable d’intégrer les considérations éthiques ; il critique l’utilitarisme et l’économie du bien-être, mais il reste orthodoxe dans son analyse en retenant les principes de “l’individualisme” et de “l’enchaînement des causalités”.
La deuxième intervention, celle de l’économiste Marc Humbert, rejoint la première, celle de Nze-Guema, en indiquant la fraternité comme but pour notre futur. Marc Humbert affirme qu’il existe un écart entre la pensée économique dominante, c’est-à-dire le modèle liberal, et la réalité. Il faut passer de “l’écocratie” à la construction d’une économie fraternelle où l’on puisse vivre en paix. Pour ce faire, on doit changer le paradigme avec lequel on regarde notre société : elle n’est pas seulement une “économie”, un ensemble d’individus qui se comportent d’une façon rationnelle tel un “homo oeconomicus”. Le communisme a cherché à réaliser l’équité, mais il a failli, parce qu’il a nié les libertés individuelles ; l’économie de libre marché a protégé la liberté, mais dans le même temps, elle a créé beaucoup d’inégalités ; donc il faut poursuivre la fraternité pour chercher à réconcilier liberté et égalité et aussi Société et communauté.
Le dernier jour a eu lieu l’assemblée générale. Après avoir fait le bilan des activités menées pendant l’année passée, on a cherché à tracer les lignes sur lesquelles le travail de PEKEA pourra se développer dans le futur. Les points les plus importants qui sont ressortis ont été :
1 – la nécessité d’approfondir les liens et la confrontation entre les universitaires, les militants de la société civile et les autorités locales ;
2 – la nécessité d’avoir une approche multidisciplinaire des problèmes abordés et donc l’importance de mettre en communication les nombreuses et différentes expériences déjà existantes traitant des mêmes sujets que PEKEA : dans ce cas PEKEA devrait fonctionner comme un “réseau d’organisations” ;
3 – le besoin de faire connaître à l’opinion publique le travail de PEKEA à travers l’amélioration de son site web et l’organisation de conférences et de séminaires, surtout grâce aux différents groupes locaux, car PEKEA est une organisation décentralisée ;
4 – le besoin d’attirer, dans PEKEA, de nouvelles générations de chercheurs.
Notes:
* GRREC, Université Stendhal de Grenoble, Université de Padoue.
[1] PEKEA : une ONG créée en 2002 — sous la forme d’association loi 1901 de droit français — constitue un réseau international d’intellectuels et de militants qui cherchent à construire une économie à visage humain à travers une approche multidisciplinaire des sciences humaines et sociales, d’où le nom « Political and Ethical Knowledge on Economic Activities ». Les deux premières conférences se sont déroulées à Santiago du Chili en 2002 et à Rennes en 2003.
[2] Economic and Social Commission of the United Nations for Asia and the Pacific.
[3] Les autres sont :
1/ Valeur sociétale (sujet abordé à Rennes en 2003) ;
2/ Démocratie versus Ecocratie ;
3/ Comportements individuels et collectifs.
[4] Fédération Régionale des Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural.