Elaine Pedreira Rabinovich*
Samira Safadi Bastos**
Notre but a été de rendre compréhensible un phénomène qui touche la société brésilienne ainsi que d’autres pays dans le monde, à savoir la délinquance juvénile des classes moyennes. La criminalité de la jeunesse n’est pas une question nouvelle dans les sociétés mais sa possible croissance nous ouvre une nouvelle voie de questionnement. Questionnement qui pourrait remettre en cause le lien fréquemment fait entre chiffres élevés de la criminalité et classes moins favorisées. Nous allons tenter de comprendre et d’élucider certains aspects que les médias brésiliens montrent comme étant en augmentation. Ainsi, nous avons fait une étude qualitative par entretiens ouverts avec six jeunes des classes moyennes en conflit avec la loi au Brésil. Les résultats ci-dessous présentent les axes centraux de cette analyse ainsi que le rapport de ces entretiens.
Autorité
L’incertitude et l’incohérence potentielles dans l’exercice de l’autorité, parentale et sociétale, dans cinq des six cas paraissent influencer directement la conception de la criminalité chez les jeunes. Ceux-ci ont souligné l’importance des limites dans l’éducation reçue des parents, qu’ils aient ou non appris ces limites à la maison. Tous paraissent avoir compris la nécessité d’avoir des limites assez fermes, même le jeune qui affirmait avoir reçu une éducation trop rigide, perçue même comme violente pour lui.
Le prolongement de la jeunesse, sa glorification par les autres générations, les changements dans les paramètres de la famille (comme l’affaiblissement de l’autorité parentale, l’absence des femmes dans la maison du fait de leur insertion sur le marché du travail, une réduction considérable du nombre d’enfants, entre autres), et la valorisation de la consommation (où le jeune est la « cellule » consommatrice) et de l’individualité apportée par la modernité, tous ces éléments ont participé à la création d’un type d’encadrement de ce qui est convenu d’appeler « les jeunes » qui contient peu de limites[1].
Horkheimer[2] soulignait déjà la production de figures patriarcales névrotiques en même temps que des éléments d’ordre, et le rôle de l’autorité (et non autoritaire) comme la possibilité d’un dispositif régulateur de la famille et des relations sociales. Pour Elizabeth Roudinesco[3] l’ordre familial qui existait auparavant a été remplacé par un « dés-ordre », où l’autorité à la maison était ciblée et remplacée par des institutions extérieures à elle, comme l’Etat. Pour cet auteur il y a eu une hécatombe des références patriarcales et des figures d’autorité, comme l’armée et l’école, et reste seulement la famille, dans une société qui condamne les êtres humains à l’horizontalité d’une économie de marché.
Masculin / Féminin
Une autre caractéristique frappante de ces rapports a été la croyance des jeunes, essentiellement des jeunes hommes, qu’il était essentiel non seulement d’avoir du pouvoir mais aussi de montrer qu’on a du pouvoir. Dans les études de C. Andrade sur les bandes et les gangs dans le District Fédéral au Brésil[4], l’honneur et la réputation apparaissent comme des pierres angulaires de la construction de soi-même. L’auteur mentionne aussi la faim de père, qui dérive de l’absence d’une figure masculine forte dans la famille. Les jeunes chercheraient alors à remplacer ce modèle paternel par un autre dans la rue.
L’androcentrisme semble résonner différemment dans la vie des filles en raison de l’existence d’espaces particuliers d’affirmation sociale de la masculinité et de la féminité, liés à l’exigence de certaines formes d’ « être » socialement acceptées, ainsi qu’aux moyens d’arriver à ces formes d’« être ». La criminalité féminine apparaît dans notre travail et celui de R. P. Santa Rita[5], essentiellement périphérique et la participation des femmes est subordonnée à celle des hommes. La criminalité féminine n’est cependant pas moins violente et ce, y compris dans sa concurrence avec les hommes.
Des études soulignent que les groupes formés de jeunes du même âge deviennent une sorte de centre de soutien, d’affirmation et de la sécurité, à côté de la famille. Ces groupes et leurs langages sont liés à leur appartenance et leur survivance dans le monde extérieur, où les jeunes sont conduits à accepter et à apprécier ce qui est montré comme une condition en tant qu’éthique interne à chaque groupe[6].
A partir de la perspective selon laquelle le terme « jeunesse » a une connotation sociale et historique, M. R. Kehl souligne l’importance et la valorisation qui ont été données à la jeunesse[7]. La jeunesse a, en effet, été considérée comme un nouvel élément important du marché des consommateurs, principalement en raison de l’imposition qu’être jeune doit rester l’objectif obsessionnel de tous les âges. Cet instrument idéologique puissant qu’est le marketing a poussé à la banalisation de l’expérience — ce qui importe aujourd’hui est un type d’être / avoir à n’importe quel prix.
La différenciation de la classe : le capital social
D’autre part, il apparaît une autre grande différenciation dans notre réflexion : peut-être les classes moyennes et supérieures sont elles-mêmes mieux capables de faire davantage pour leurs jeunes, ont plus de possibilités d’assurer leurs droits dans le domaine pénal grâce à des moyens financiers importants, mais grâce aussi au capital indirect et singulier, à un meilleur accès à l’information et à un réseau de personnes qui peuvent contribuer à protéger les droits des jeunes. Ce réseau de personnes, est souvent utilisé de manière illégale, et avec impunité. Les classes plus favorisées ont un capital social et culturel qui leur donne davantage accès à toutes sortes d’informations et de manières de les utiliser.
L’imposition d’un loisir plus assuré, les expériences de la maison et de la rue, sont situées de manière différente pour la jeunesse d’aujourd’hui, ce qui peut être des aspects qui changent des chemins actuels des jeunes. Il est également possible que les sons et les images disponibles aujourd’hui de façon exagérée, empêchent d’un côté le développement humain en raison de la privation des expériences sensorielles et plus partagées, comme le plaisir de la découverte : les jeux s’allument, clignotent, et les objets et les images, se déplacent tout seuls. Cet « attirail technicisant » favorise l’isolement des personnes, et des jeunes en particulier alors qu’ils sont justement à un moment de leur vie où le besoin d’intégration sociale est immense.
Les entretiens avec les parents des jeunes ont révélé une véritable souffrance vécue par ceux-ci face à l’exposition excessive de leurs enfants à la médiatisation des événements[8]. Cependant, il est possible que soient canalisées, pour les rares cas qui deviennent publics, les attentes de la société du jugement de ces jeunes. Dans ce contexte, les parents ou tuteurs, et pourquoi ne pas dire la famille, sont souvent accusés par les médias et par la société, comme « (…) unilatéralement responsables d’avoir fait des « criminels » quand ils avaient les moyens de l’éviter.»[9].
Transgression
Tous les entretiens ont suggéré la nécessité de la transgression comme une affirmation de la vie et l’affirmation de soi-même, comme le souligne bien D. Winnicott[10].
Pour les jeunes interrogés dans cette étude, l’identification ou le lien avec la rue semblent être beaucoup plus importants que ceux avec la maison. Et cela pas forcément en raison d’une fuite devant les situations non désirées de la vie de famille, mais plutôt d’un attrait pour la rue qui agit puissamment sur l’imagination des jeunes. Les tuteurs légaux sont souvent démunis face à cette situation et ont souvent du mal à la gérer. La rue accepte des formes de socialisation et d’identification avec d’autres personnes qui ne sont pas celles vécues à la maison, et qui sont une façon d’affirmer être au monde. La rue apparaît donc comme le lieu où la vie collective a du sens et où le jeune a un sentiment de participation, choses absentes dans une « société de contrôle » individualiste.
Style de vie collectiviste / privatiste
Un autre aspect mis en évidence est que le mode de vie relationnel ou interdépendant est mis en opposition avec les modes de vie privée ou individuelle. Cela est basé sur des recherches faites dans le quartier Vila Madalena, à São Paulo et à l’intérieur de l’état du Piauí. La majorité des familles enquêtées vivaient dans des maisons situées toutes sur un même terrain, et ces familles se caractérisaient par une composition considérée comme la famille élargie, avec la grand-mère d’une façon générale, ou plus largement, avec plusieurs générations vivant sous un même toit. À l’inverse, dans le cas des classes moyennes et supérieures urbaines du Brésil, il n’est pas courant d’avoir de la proximité avec les voisins.
Considérant également le manque d’offre des services publics de santé et d’éducation brésiliens, il est possible que des formes de logement plus communautaire, si on peut dire, permettent une sorte de solidarité, même utilitaire, où le voisinage et la collectivité peuvent aider dans les problèmes qui pourraient être considérées comme relevant du domaine privé dans d’autres conditions de vie.
Malgré la nécessité d’études complémentaires, on peut supposer que les familles qui ont accès aux assurances de santé, et qui vivent dans des communautés fermées, ne cherchent pas habituellement l’aide du voisin pour faire face aux moments d’urgence. Il existe moins de personnes qui portent plainte contre les propres membres de la famille dans les classes plus favorisées. Ceci est un bon exemple du problème souligné plus haut : les statistiques et les chiffres qui cachent les événements réels car ils ne font qu’estimer et donnent souvent la fausse impression que la violence domestique est plus courante dans les classes populaires[11].
Il en ressort une autre hypothèse : ce genre d’isolement associé à certains types de logements pourrait contribuer à empêcher la perception de l’altérité, la nécessité et l’importance de l’autre. Cet isolement peut finir par faire croire que l’autre n’est pas nécessaire. Cela fait référence à ce que C. C. Andrade a appelé identité contrastée. Le discours du jeune de classe moins favorisée du District Fédéral est un bon exemple de ce type d’identité. « Il se sent être un autre, différent, et occuper une position secondaire dans la société »[12].
L’incapacité de percevoir l’autre est caractérisée par la poursuite des idées hédonistes et individualistes, et comprise comme une continuité de la modernité, avec, en plus, le narcissisme, loin de la force de persuasion de l’avant-garde dans sa haine de la tradition, où il serait « (…) libéré de la culpabilité morale (…) »[13]. Il s’agit selon Lipovetsky de l’individualisme guidé par le désir de lui-même, sans volonté de faire opposition ou résister à quoique ce soit. C’est une société qui a, au moins au niveau du discours, le pouvoir de choisir. C’est aussi une société où coexistent les différences alors que le choix est — et non par hasard — d’être égal à tous les autres et donc d’avoir plus de ressemblances que de différences.
Ainsi, les jeunes et leurs actes deviennent « invisibles », parce que même s’ils sont soumis à une surveillance constante, les « autres » sont isolés et centrés sur eux-mêmes. L’incapacité de percevoir l’autre fait de tous des êtres transparents. Les jeunes, compte tenu du déficit de formation éthique dans l’éducation parentale, ne reçoivent pas la capacité d’exercer un regard singulier sur eux-mêmes. Ce regard semble être, d’une part, recherché par les jeunes, et d’autre part acquis dans la confrontation avec les autres, par ce qui pourrait conduire à des actes transgressifs.
Perception de la criminalité
Les cas des trois jeunes qui ont déjà passé par le système judiciaire ont une caractéristique commune, contrairement aux trois jeunes qui ne sont pas passés par le judiciaire : les premiers ne perçoivent pas leurs infractions comme un crime et les trois autres perçoivent la gravité de leurs actes pour eux-mêmes et pour d’autres. Nous insérons le tableau résumé des délits des six jeunes interviewés.
Tableau 1 : Sexe, âge et type de crime au Salvador en 2008
Sexe et âge | Délit | |
1er jeune qui est passé par le judiciaire | Masculin – 18 ans | Vandalisme de biens publics. |
2eme jeune qui est passé par le judiciaire | Masculin – 19 ans | Usurpation d’identité (dans son cas, achats par cartes de crédits de personnes inconnues) . |
3eme jeune qui est passé par le judiciaire | Feminin – 19 ans | Trafic de drogue. |
1er jeune qui n’est pas passé par le judiciaire | Masculin – 16 ans | Trafic de drogue, vols qualifiés et association de malfaiteurs. |
2eme jeune qui n’est pas passé par le judiciaire | Masculin – 18 ans | Trafic de drogue, association de malfaiteurs et blessures sur autrui. |
3eme jeune qui n’est pas passé par le judiciaire | Masculin – 17 ans | Trafic de drogue, vols qualifiés et association de malfaiteurs. |
Une autre étude, faite à Brasília, la capitale du pays, (à travers des entretiens et des groupes de discussion), avec des jeunes élèves des écoles publiques et privées de cette ville, a apporté des éléments concernant la perception des étudiants de l’école privée sur l’assassinat brutal de l’Indien Galdino. Avec une certaine relativisation et selon la faute commise, cet assassinat est perçu comme une forme de jeu qui n’a pas été bien mené, mais l’a été sans intention de tuer[14].
La compréhension du crime des trois premiers jeunes est loin de la notion de responsabilité et de la perception des autres. Ils voient leurs transgressions seulement comme des étapes dans le cadre du développement de leur vie. Pour deux d’entre eux, la conception qu’ils ont d’un criminel est celle de quelqu’un qui porte une arme et tue les gens. Il semble y avoir même une ligne de démarcation entre ce type de criminels qui « font avec leurs mains » et ceux qui n’arrivent pas jusqu’à ce point. Cela pourrait encore être considéré comme un aspect du monde contemporain et la raison pour laquelle la médiation a acquis tant de place dans la société de consommation où, au lieu d’un contact direct avec les personnes, il y a des objets de médiation des relations. L’Internet a ses avantages, mais aussi ses problèmes, dont la facilitation de crimes qui peuvent être perçus comme « indirects » dans le discours de l’un de nos interviewés et qui semblent être symboliquement réduits parce que le délinquant n’est pas en personne devant la victime, ou sont des transgressions moins exposés à l’image de la personne concernée.
Il faut faire aussi remarquer la vitesse avec laquelle les informations circulent dans l’actualité, imposant aux jeunes un rythme de vie singulier. Tout ce passe dans l’immédiateté, sans vouloir considérer le devenir. Les nouveaux standards de relations entre les personnes impriment un affaiblissement et une fragilité dans les liens affectifs-amoureux, et de nouvelles valeurs de socialisation entre les jeunes, ce qui peut être perçu, par exemple, dans les relations négociées par Internet.
Les jeunes qui ne sont pas passés par le système judiciaire, ont tous trois été envoyés par leurs familles vers des traitements thérapeutiques dans des groupes d’aide, composés d’autres personnes qui avaient vécu des situations similaires. Ces jeunes étaient encore en accompagnement au moment de l’entretien, environ un an après qu’ils aient été envoyés en traitement. Ces jeunes ont effectué des « compensations sociales » comme une façon de réparer, envers la société, par leur travail bénévole.
La sociabilité et l’appartenance
La vie sociale, si importante pour les jeunes, est menacée quand la participation au crime laisse des traces plus profondes. Il n’est pas rare que les jeunes quittent l’école, changent de groupe d’amis et même d’espaces de partage. En ce sens, un aspect de la vie pour de nombreux jeunes qui se livrent à la criminalité est ce que Bosi (2003) appelle dé-racinement. Ce qui se produit est un moyen de protéger les jeunes et / ou la famille, en raison de la gravité des transgressions. Cela peut être très difficile à surmonter, et cela amènera des changements radicaux de résidence, d’école et d’amis, et tout cela peut être désespérément sombre.
L’importance de la famille peut être clairement perçue dans le profil de la jeunesse brésilienne[15], parce que quand on demande aux jeunes à quelles institutions ils font confiance, 83 % des jeunes interrogées répondent la famille, 15 % faisant confiance jusqu’à un certain point et seulement 1 % n’ayant pas confiance. Et ce n’est pas par hasard si les politiciens se retrouvent au dernier rang, avec seulement environ 4 % leur faisant confiance totalement.
A partir de la compréhension d’un jeune qui a participé à notre recherche, selon laquelle ces transgressions étaient comme un appel à l’aide, nous nous sommes rappelé des idées de Winnicott, où la transgression juvénile est réellement l’indication que quelque espoir existe encore et que, souvent, le comportement transgressif est un appel à l’aide : « (…) ce ne sont parfois que des S.O.S., des appels au soutien de personnes fortes, aimantes et confiantes ». Selon cet auteur, la notion de limites permet à la personne de se sentir vraiment libre mais cela n’est possible que si on a le sentiment d’avoir de l’assurance. Une personne sans limites ne serait pas en mesure d’être fondamentalement libre.
Le changement dans la vie de certains jeunes, face à leur participation à la criminalité et dans le sens de la discontinuité de cette implication, peut être lié à la nécessité de préserver la famille comme principal moyen de survie, pour que la famille puisse être vue comme figure d’attachement.
On a pu noter que l’univers virtuel de sensations est présent dans les cultures des jeunes, non seulement parce qu’’ils ne sont pas en face à face avec l’autre, mais parce qu’il n’y a pas de place pour de vrais et de profonds sentiments envers celui qui est de l’autre côté. Tout est idéalisé : ce que vous voulez voir chez les autres et ce que vous voulez leur montrer. Est-ce que ce nouveau siècle est marqué par le « je simule, donc j’existe ? ».
Nous voulons traiter la condition d’appartenance comme inhérente à la jeunesse, et se traduisant par un besoin très concret comme celui de manger tous les jours. Nous pouvons dire que dans ces deux dimensions — domestique et communautaire — quand ne sont pas présentes l’autorité et la protection comme des balises dans les relations, les rôles et les limites ne seront pas bien établies, en faisant que les marges vont se mélanger et aller dans des directions inconnues. Donc, avec l’absence d’une place sociale légitime dans la société, nos jeunes n’appartiennent à personne, seulement à eux-mêmes.
Notes:
* Psychologue, Université de Católica do Salvador.
** Assistante sociale, Université Fédérale.
[1] Miriam Abramovay et Mary G. Castro, « Juventudes no Brasil : vulnerabilidades positivas e negativas, desafiando enfoques de políticas públicas », in Vanessa R. Calvacanti et Joao C. Petrini, (éds) Família, Sociedade e Subjetividades : una perspectiva multidisciplinar, Petrópolis Vozes, 2005.
[2] Max Horkheimer, Autoridad y família y outros escritos, Paidós, Barcelona, 2002.
[3] Elisabeth Roudinesco, A Família em desordem, traduction André Telles, Zahar, Rio de Janeiro, 2003.
[4] Elaine C. Andrade, Entre gangues e galeras : juventude, violência e sociabilidade na periferia do Distrito Federal, Thèse de Doctorat, Université de Brasília, 2007.
[5] R. P. Santa Rita, Mães e Crianças atrás das grades : em questão o princípio da dignidade da pessoa human, Brasília, Ministère de la Justice, 2007.
[6] Norma M. Takeuti, No outro lado do espelho : a fratura social e as pulsões juvenis, Rio de Janeiro, Relume Dudará e Natal, Université Fédérale de Rio Grande do Norte, 2002 et M. A. R. Alcântara, Modos do Adolescente Enfrentar o Risco : um Estudo Longitudinal sobre Projetos de Vida no Contexto da Família, Salvador, 2001.
[7] Maria R. Kehl, « A juventude como sintonia da cultura » in R. Ribeiro, R. Novaes et Paulo Vannuchi (eds), Juventude e Sociedade : trabalho, educação, cultura e participação, São Paulo, Fondation Perseu Abramo, 2004.
[8] M. B. Oliveira, O significado da violência para jovens de classe média autores de ato infracional, Mémoire de maîtrise, Université Fédérale du Saint-Esprit, 2008.
[9] Ibid., p. 88.
[10] Donald W. Winnicott, Privação e Delinqüência, Traduction Álvaro Cabral, 4ème édition, Martins Fortes, São Paulo, 2005.
[11] Viviane N. A. Guerra, Violência de Pais contra Filho s: a tragédia revisitada, 3ème édition, Cortez, São Paulo, 1998, p. 46.
[12] Elaine Andrade, op. cit., p. 76.
[13] Gilles Lipovetsky, A era do Vazio: ensaios sobre o individualismo contemporâneo, traduction Therezinha Monteiro Deutsch, Barueri, Manoele, 2005, p. 85.
[14] Julio Waiselfisz, (ed.), Juventude, Violência e Cidadania : os jovens de Brasília, UNESCO, Brasilia, 1998, p. 128.
[15] Helena W. Abramo et Pedro M. Branco (eds), Retratos da Juventude Brasileira : análise de uma pesquisa nacional, Perseu Abramo, São Paulo, 2005.